

L’évolution du projet immobilier
La résidence Grancanal est un ensemble immobilier d’initiative privée. A partir du milieu des années 1960, un promoteur a su s’assurer la maîtrise de l’ensemble des immeubles allant du 48 au 58 du quai de Jemmapes, à l’exception du 54, puis sur ces plus de 8 000 m2 de terrains obtenir en mars 1968 de la Préfecture de Paris un « avis de principe » favorable à la réalisation d’un groupe d’habitations de 250 logements.
Conformément à l’histoire de l’Est parisien et à la vocation du canal Saint-Martin, ce sont principalement de bâtiments industriels, anciens, dans lesquels subsistent des activités plus artisanales que vraiment industrielles d’ailleurs, bien trop enclavées dans la ville ; ils seront rasés. Seule la société CETI, un bureau d’études, tient à rester sur les lieux. Elle demande pour céder son terrain à ce que lui soient construits des bureaux neufs. Ce bâtiment de bureaux, dont le permis de construire est obtenu le 27 octobre 1970, le même jour que celui de l’ensemble immobilier – 3 bâtiments de 12,17 et 18 étages, à usage d’habitation et de sous-sols (boutiques et parkings) – entrera plus tard dans la copropriété comme le bâtiment F.
Entretemps, le promoteur a réussi à acquérir des terrains supplémentaires, d’abord le 54 du quai de Jemmapes, puis un terrain débouchant sur la rue Bichat, au 23. Il peut étendre considérablement son projet d’ensemble immobilier, qui comporte neuf bâtiments à construire de 5, 8, 12, 13, 16 et 17 étages à usage d’habitation, de commerces et de bureaux. Son permis de construire est obtenu le 31 juillet 1972 (PC modificatif du 21 décembre 1973).
Le projet sert de base au règlement de copropriété du 23 avril 1974. La copropriété va comporter 11 bâtiments (A , B, C1, C2, D, E, F, G, J, K et L). Le règlement précise que le bâtiment G est un bâtiment ancien conservé. En fait il accueille depuis le début du siècle un fournisseur de robinetterie, les établissements Jacques de Vries, puis les nouveaux établissements Jacques de Vries. Ils continuent de fonctionner, au 50 quai de Jemmapes, au fond de la cour, bien après la construction de la première tranche. Mais le permis de construire rectificatif rendu nécessaire par l’annulation en justice du permis de l’ensemble immobilier, prévoit explicitement sa démolition. En 1982 lorsque finalement tout l’ensemble tout l’ensemble immobilier (réduit à 9 bâtiments) sera livré, il aura bel et bien disparu.
Sauf du règlement de copropriété où il constitue un lot à lui tout seul.