Un casse-tête de voirie

C’est quarante ans après sa création que le canal Saint-Martin connaîtra sa modification la plus profonde.

Sous le Second Empire, le préfet Haussmann envisage de créer le boulevard du Prince-Eugène (boulevard Voltaire), mais il se heurte à un problème de taille. La présence du canal sur le tracé du futur boulevard nécessiterait l’utilisation d’un pont mobile, ce qui rendrait difficile la circulation des voitures en cas d’affluence. L’ingénieur Eugène Belgrand, père du réseau d’égouts et de la poste pneumatique, résout le problème en le problème en faisant déplacer d’environ deux kilomètres vers l’amont l’échelle d’écluses de la Bastille, ce qui permet d’abaisser le canal entre la Bastille et la rue du Faubourg-du-Temple d’environ cinq mètres et donc de réaliser un pont fixe pour le franchissement du nouveau boulevard.

Il est maintenant possible d’installer un pont fixe et de ne léser ni la navigation fluviale ni la circulation routière. Et puisque le canal est désormais bien plus profond que la chaussée sur sa partie sud, l’on décide naturellement de le recouvrir : : 2 km de souterrain en réponse à un casse-tête de voirie. Ainsi naît le boulevard Richard Lenoir puis, plus tard, le boulevard Jules Ferry.

Un casse-tête routier parfaitement résolu qui nous offre aujourd’hui de belles balades dominicales grâce aux nombreux squares et marchés établis le long de ces deux boulevards.

Source : AFGC (Association Française de Génie Civil)